“Aquarius”, peace, love, meurtres et retour en demi-teinte pour Duchovny (2024)

La minisérie “Aquarius” tente de broder un polar très sixties autour des crimes de Charles Manson. Malgré David Duchovny, comme toujours impeccable, elle n'y parvient qu'imparfaitement. Pour suivre au plus près l’actualité des séries, nous vous proposons la critique des nouveautés américaines dès leur diffusion outre-Atlantique.

Par Pierre Langlais

Publié le 29 mai 2015 à 10h58

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h40

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NBC a le sens du marketing. La chaîne au paon fait sa com' sur le dos de sa concurrente, Fox, qui vient de réaliser un gros coup en annonçant le retour des X-Files (en janvier prochain). Dès la semaine prochaine, chaque jeudi, elle proposera l'une après l'autre deux séries avec David Duchovny (Mulder) et Gillian Anderson (Scully), Aquarius et Hannibal – elle s'est même fendu d'une bande-annonce qui laisse peu de doute sur ses envies de récupération. Un jeu (un peu) dangereux, qui nous fait découvrir Aquarius, lancée le jeudi 28 mai, comme une sorte de mise en bouche à la nouvelle saison des X-Files. Duchovny y incarne Sam Hodiak, un flic revenu du Vietnam, chargé d'enquêter sur la disparition de la jeune fille d'un puissant avocat – et, accessoirement, époux d'une de ses ex. Il suspecte rapidement Charles Manson, ancien taulard reconverti en gourou aux rêves de star du rock, et demande à un jeune flic d'infiltrer sa «famille »…

Polar historique, Aquarius n'a pas la prétention de livrer un portrait hyper réaliste de Manson et de sa secte. Elle prévient, en ouverture, qu'elle n'est qu'inspirée des faits. De fait, le personnage incarné par David Duchovny, comme ses collègues flics, sont de pures créations. Elle n'en a pas moins l'ambition de mettre en scène le Los Angeles de 1967, ses manifestations anti-Vietnam, la confrontation entre les enfants de la «love generation »et leurs parents, les questions raciales et sociales… autant d'éléments complexes, qui offrent à cette minisérie de treize épisodes un riche background. Décor d'autant plus intéressant qu'il s'accompagne d'une esthétique mille fois approchée (et donc demandant un regard neuf et original) et d'une bande-son à tout casser.

C'est sur cette dernière que s'appuie Aquarius pour nous faire rentrer dans son histoire. Chacun de ses épisodes porte le titre d'un tube de l'époque (à commencer par Everybody's Been Burneddes Byrds pour le pilote) et regorge (à l'excès, sans doute) de sons rockscélébrissimes – ici, I can see for miles des Who ou Paint in black des Rolling Stones. Charles Manson (incarné par le Britannique Gethin Anthony, le Renly Baratheon de Game of Thrones), était obsédé par les Beatles, et se rêvait pop star. Son envie de célébrité, lié à un méchant complexe christique, offre à la série un matériau psychologique… qu'elle exploite mal dans ce premier épisode – sa voisine de soirée, Hannibal, fait cela bien mieux.

David Duchvony, quelque part entre Mulder (pour le brushing, le style et la motivation) et Hank Moody de Californication (pour le côté bad boy et la coolitude), fait parfaitement son job. Il apporte un sens du fun, une décontraction naturelle qui rend son personnage immédiatement attachant. Anthony ne s'en sort pas trop mal, même s'il en fait des tonnes dans le registre dangereux séducteur à la voix mielleuse. Malheureusem*nt, plus on les regarde, plus on réalise à quel point ils se regardent, et à quel point Aquarius, avec sa jolie réalisation stylisée, ses belles bagnoles et sa B.O. sex & drugs & rock'n'roll, oublie de nous raconter l'histoire captivante qu'elle nous promettait, pour trop essayer de ressembler à un polar risqué et provoquant.

Gethin Anthony (Charles Manson) et Emma Dumont (Emma Karn). @NBC

La culture hippie est pour l'instant réduite à sa plus simple caricature (de l'herbe et des filles superbes qui se donnent en faisant onduler leurs longs cheveux), et on attend de voir ce que les scénaristes (dirigés par John McNamara, autrefois cocréateur de la novatrice Profit) feront du contexte politico-social – jusqu'ici, pas grand-chose. Fort heureusem*nt, l'intrigue, aussi banale soit-elle (on est dans un cas classique d'infiltration, avec le suspense et le danger que cela peut amener) semble devoir tenir la route, et assurer un minimum de divertissem*nt.

NBC, c'est une première, à décidé de proposer en ligne l'ensemble de la saison, en mode binge watching. Peut-être lesigne d'une amélioration au fur et à mesure des épisodes, et d'une efficacité qui demande un peu plus de temps qu'un pilote pour nous accrocher ? La critique américaine est divisée sur la réponse…

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